La mode passe, les tatouages restent... Et deviennent parfois indésirables. Heureusement, les dermatologues ont des solutions pour les enlever : les lasers Q-Switched. Contrairement aux anciennes techniques, comme la dermabrasion et le laser CO2 qui laissaient des cicatrices, ces lasers donnent un excellent résultat cosmétique.
Les lasers YAG Q-Switched provoquent la fragmentation des pigments en petites particules qui peuvent alors être éliminées par les macrophages de la peau. Il est nécessaire d’effectuer plusieurs séances espacées d’un mois minimum. Le nombre exact de séances ne peut pas être précisé au départ car il dépend de la quantité et de la profondeur des pigments mais aussi de sa couleur. Certaines couleurs partent plus facilement (le rouge et le noir), d’autres comme le vert nécessitent de nombreuses séances et un laser particulier : le laser Alexandrite Q-Switched.
Le traitement n’est pas indolore et doit être effectué après l’application d’une crème anesthésiante (deux heures avant la séance, sous occlusion). En fin de séance, le tatouage disparaît pendant quelques minutes (œdème) puis il réapparaît et s’estompe ensuite progressivement au fil des semaines. Le lendemain de petites croûtes se forment, elles durent une à deux semaine. Des crèmes cicatrisantes doivent être appliquées. L’écran total est indispensable durant un mois (en raison d’un risque de pigmentation secondaire).
Les tatouages professionnels brillants, réalisés avec des encres acryliques, ne peuvent pas être traités, ils sont donc à éviter. Les tatouages cosmétiques (maquillage dit permanent) à base d’oxyde de fer virent au noir sous l’effet du laser, ils peuvent ensuite être traités avec une longueur d’onde différente.
Le traitement des tatouages par laser n’est pas pris en charge par les organismes de Sécurité Sociale. Le prix de la séance est fonction de l’étendue du tatouage (environ 100 à 200 euros). Refléchissez donc avant de vous faire tatouer !
Attention : Les laser YAG long pulse, efficaces pour faire disparaître les varicosités ou détruire les poils, sont inefficaces sur les tatouages et peuvent même laisser des cicatrices.
Une nouvelle technologie :
les lasers picoseconde délivrent une énergie très importante en un temps encore plus court (10-12 secondes) que les lasers Q-switched habituellement utilisés, qui travaillent dans la nanoseconde : 10-9 secondes. Ces nouveaux lasers semblent très prometteurs. En effet il permettrait de diminuer le nombre de séances de détatouage laser, car ils entrainent un fractionnement des goutelettes de pigment en fragments encore plus petits, qui sont théoriquement plus facilement éliminés par l’organisme. De plus il y a moins d’effet thermique, donc une cicatrisation plus rapide, ce qui peut permettre de rapprocher les séances. Les premiers lasers picoseconde commercialisés en France depuis 2013 sous le nom de PicoSure™(Société CYNOSURE) ont une longueur d’onde de 755 nm( idéale pour les tatouages verts, mais risquée chez les patients à peau foncée). Les derniers nés, arrivés en Europe en décembre 2014, ont 2 longueurs d’onde (1064 nm et 532 nm permettant de traiter aussi les tatouages rouges) et sont commercialisés en France depuis janvier 2015 sous le nom de PicoWay ™ (Société SYNERON- CANDELA)et Enlighten™ (Société CUTERA).
Ces appareils étant très couteux, le prix des séances est supérieur à celui pratiqué avec les lasers nanoseconde Q-SWITCHED. Il n’y a donc pas d’ économie pour le patient même dans les cas où le nombre de séances est moins important. Le bénéfice tiendra peut être à la rapidité d’effacement du tatouage si les séances peuvent être plus rapprochées, à la diminution du risque de séquelles ( meilleure cicatrisation ?), et à la qualité du résultat ( possibilité de traiter les tatouages fantômes persistant après traitements par lasers Q-Switched ?).