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Beauté, Forme et Bien-être
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Dr Régine Bousquet-Rouaud

Dermatologue

Montpellier

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Ultra sons focalisés, cryolypolyse, lumières basse énergie, radiofréquence : Les nouvelles techniques pour la silhouette Article au format PDF

Ultra sons focalisés, cryolypolyse, lumières basse énergie, radiofréquence : Les nouvelles techniques pour la silhouette

La prise en charge de la silhouette  ou body contouring prend une place sans cesse croissante dans notre activité de dermatologue. Il convient tout d’abord, d’identifier la demande de notre patient de lui expliquer ce que nos techniques peuvent accomplir, dans quel délai et de voir les chances de succès. En effet, les nombreuses machines qui sont proposées  ont chacune une cible d’action.

Le vieillissement du corps s’accompagne de façon physiologique d’une modification de la peau et des plans profonds avec une perte d’élasticité et des rides, un relâchement, l’irrégularité du tissu hypodermique et le développement de la cellulite et de surcharges graisseuses  localisées.

Les lasers et la radiofréquence : l’application d’une source de chaleur à la surface de la peau  induit une dénaturation du collagène et un processus de néocollagénèse, c’est-à-dire une réparation des tissus.

L’épaisseur de la peau du corps impose d’utiliser des lasers infrarouges et proches infrarouges, dont la longueur d’ondes est plus élevée et donc la pénétration plus profonde. Pour plus d’efficacité, ils sont associés dans de nombreux appareils à une aspiration de la peau (palpé –roulé) et à la radiofréquence. La RF est une énergie électromagnétique qui ne cible aucun chromophore (cible) et produit également une quantité de chaleur dépendant de l’intensité du courant, du temps et de l’impédance des tissus.  Elle permet de descendre dans les plans profonds. Les 2 principaux facteurs conditionnant l’efficacité du traitement sont le pic de température atteint et sa durée. De nombreux appareils sont commercialisés; leur association dans le temps et les programmes de traitement selon les zones du corps, sont désormais bien codifiés.

Les indications

Lasers et Rf ciblent la peau, épiderme, derme et hypoderme. Selon les zones du corps, il faut faire la part de l’hyperlaxité, des rides, de la cellulite, du relâchement musculaire, de la surcharge graisseuse et de la turgescence veineuse qui peuvent être associés. Les principales zones traitées sont le décolleté, les mains, les bras, les cuisses. La séance doit permettre d’obtenir un chauffage suffisant d’un volume de tissu cutané et sous-cutané, condition indispensable à l’obtention de résultats.

Les effets secondaires sont limités à un érythème de quelques heures.

Le nombre de séances varie : par exemple pour la cellulite des cuisses, de 8 à 15 séances avec des séances d’entretien à prévoir selon l’ancienneté et l’importance des signes.

La surcharge graisseuse n’est pas une indication de ces techniques qui restent superficielles. L’augmentation de température induit une « purge »  des adipocytes sans obtenir de destruction durable. On obtient une diminution significative des irrégularités de surface et une amélioration de la texture et de la laxité de la peau en 3 à 6 mois et un affinement de la zone traitée.

Ces traitements sont toujours à associer à une hygiène alimentaire et à une activité physique indispensables pour consolider les résultats dans le temps.

L’évaluation de nos traitements par l’échographie de haute résolution  a montré une densification du derme profond. La résonance magnétique nucléaire  est également une technique prometteuse pour évaluer l’efficacité de nos appareils.

Les lumières basse énergie

Les diodes basses énergie émettant  dans le vert à 532 nm ont fait l’objet d’études prometteuses : 3 séances par semaines indolores et sans massage ont permis une diminution significative de la circonférence de la cuisse traitée. Ces résultats restent à confirmer.

Les ultrasons focalisés

Inspirés des techniques de destruction des calculs de l’appareil urinaire, les  ultrasons médicaux de haute intensité sont focalisés sur la zone adipeuse à traiter.  Quelle que soit la technique utilisée, le principe consiste  à  détruire les cellules adipeuses et libérer les lipides qui seront ensuite éliminés par le foie. La technique est sans danger car elle reproduit un mécanisme physiologique de libération des lipides par les adipocytes comme lors d’un régime restrictif. La culotte de cheval modérée, les poignées d’amour, le petit ventre sont des indications de choix, tandis que la grossesse et les affections hépatiques, les hyperlipidémies non contrôlées, le matériel prothétique sont des contre‐indications.

Les ultrasons focalisés provoquent une élimination des cellules et donc l’apoptose ou mort  des adipocytes.  Il existe 2 catégories d’ultra sons  focalisés : les ultrasons de haute intensité,  à effet thermique et les ultrasons de plus faible intensité qui  agissent par des phénomènes vibratoires. L’avantage des premiers est d’induire un raffermissement de la peau en même temps que la lyse adipocytaire.

En pratique, le nombre de séances varie selon l’importance de la surcharge graisseuse de 1 à 3 séances espacées de 15 jours. La surcharge graisseuse doit être modérée : cela ne remplace pas une liposuccion chirurgicale et ne constitue pas un traitement de l’obésité.

La cryolipolyse

La cryolipolyse consiste à provoquer une inflammation infra clinique du tissu adipeux par le froid (panniculite au froid) responsable d’une fonte du pannicule adipeux par apoptose cellulaire. En une séance d’une heure, il est ainsi possible de diminuer de façon nette les bourrelets graisseux localisés sous le nombril, les  poignées d’amour et la région sous fessière.
Les résultats surviennent en moyenne 2 à 3 mois après la ou les séances.

La  cryolipolyse permet de traiter des zones plus larges que les ultrasons mais les surcharges graisseuses importantes restent du ressort de la chirurgie.

La difficulté demeure lors de la consultation d’apprécier respectivement, le relâchement, la peau d’orange et l’importance de la surcharge graisseuse. Une formation adéquate permet de bien cerner les indications comme les motivations de chaque patient, gage de succès.

La principale critique que l’on peut avancer est la faiblesse du recul à long terme des études réalisées. Il en va de ces nouvelles techniques comme de toute prise en charge du surpoids, le bilan à long terme est contrasté. Ce sont des techniques récentes qui, du point de vue du patient, apportent réellement un confort de traitement et correspondent bien à la tendance non chirurgicale de la demande en esthétique.

Régine Bousquet-Rouaud  Dermatologue Montpellier

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