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Dr Sylvie Garnier-Lyonnet

Dr Sylvie Garnier-Lyonnet

Dermatologue

Saint Chamond

Avant et aprés greffe de cheveuxAvant et aprés greffe de cheveux

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Contraception et cheveux Article au format PDF

Contraception et cheveux

L’influence des hormones sur le cheveu est bien connue. Le rôle des androgènes est essentiel dans la pathologie du cheveu. Chez l’homme 95% de la testostérone est d’origine testiculaire. Chez la femme 30 à 50% de la testostérone est d’origine ovarienne et surrénalienne. Le reste résulte de la conversion périphérique de la DHEA et de la delta 4 androsténedione au niveau de la peau et du foie.

Avant de choisir une pilule, il est important de définir si la patiente présente une sensibilité aux androgènes. Il faudra pour cela rechercher des signes cliniques tels que: des règles irrégulières persistant 2 ans après les premières règles, un hirsutisme, une chute de cheveux de type androgénique du vertex ou une acné persistante malgré des traitements à l’isotrétinoine . Lorsque différents facteurs sont retrouvés on demandera l’avis d’un endocrinologue à la recherche d’une hyperandrogénie vraie. Mais dans la plupart des cas, il n’existe pas d’augmentation des hormones dans le sang et l’hyperactivité se situe au niveau du cuir chevelu qui capte trop la testostérone et la transforme en dihydrotestostérone à l’aide de la 5 alpha réductase de type II. Cette dihydrotestostérone est responsable de la miniaturisation et de la disparition progressive des cheveux.

Si ce terrain de sensibilité aux androgènes est détecté, il faudra préférer une pilule avec un effet androgénique minimum et un taux d’œstrogène suffisant
si possible 0,03 mg par jour d’ethinyl-oestradiol. Les oestrogènes ont un effet positif sur le cheveux en le protégeant de l’action des androgènes. Ils augmentent le production hépatique de sex Hormone Binding Globuline qui se lie aux androgènes libres et ils optimisent l’effet du progestatif.

Les progestatifs contenus dans les pilules peuvent dériver soit de la progestérone soit de la testostérone. La plupart des pilules utilisent des dérivés testostérone et, même si les troisième génération ont un pouvoir androgénique moins important que les deux premières générations, il gardent une certaine activité androgénique. Dans la mesure où un derivé de 19 nortestostérone est choisi, il faudra avoir recours à un dérivé de troisième génération avec un dosage en éthinyl-oestrodiol d’au moins 30µg. En ce qui concerne les dérivés de la progestérone le plus puissant progestatif anti androgénique reste l’acétate de cyprotérone qui est un dérivé  de la progestérone. C’est la contraception qui sera préférée en cas de sensibilité aux androgènes. Si il existe une intolérance à ce traitement, on pourra avoir recours à un progestatif dérivé de la spironolactone la drospirénone. Son activité anti androgénique est moins marquée mais cette molécule à l’avantage d’avoir une activité sur la retention d’eau et la prise de poids. Dans le cas d’un problème de cheveux, on préférera Jasmine à Jasminelle et yaz car le taux d’estrogène est plus adapté à la pathologie du cuir chevelu.

A partir de ces données sera établie la liste des pilules à conseiller
(BELARA, CARLIN 30, CILEST, CYCLEANE 30, DESORELLE 30, DIANE 35, EFFEZIAL 30, EFFIPREV, EVEPAR, HOLGYEME, JASMINE, LUMALIA, MINERVA, MINULET, MIRLETTE 30, PERLEANE, PHAEVA, TRIAFEMI, TRICILEST, TRIMINULET, VARNOLINE) et les pilules aggravant les pathologies de cuir chevelu (ADEPAL, CERAZETTE, DAILY G, DEPO, PROV, EXLUTON, LUDEAL, LUTENYL, MICORVAL, MILLIGYNON, MINIDRIL, MINIPHASE, ORTHONOVUM, STEDERIL, SURGESTONE 50, TRIELLA, TRINORDIOL).

Lorsque la chute de cheveux est importante et surtout si elle s’accompagne d’autres signes d’hyperandrogénie ou d’hyperséborrhée on pourra proposer une contraception de type « pilule sur mesure ». On utilisera pour cela une dose d’acétate de cyprotérone plus importante 25 ou 50 mg sur 20 jours du cycle, que l’on l’associera  à un œstrogène naturel de type Provames ou Oromone qui ont l’avantage d’être mieux tolérés sur le plan métabolique que l’éthinyl-oestrodiol. On pourra même avoir recours à des patch d’estrogènes qui seront moins efficaces sur le plan dermatologique mais  auront moins de retentissement sur le métabolisme des lipides et des glucides.

Si la pathologie est sévère, le traitement antiandrogénique pourra s’associer à du Minoxidil, autre médicament qui a reçu l’AMM pour la prise en charge de l’alopécie androgénétique.

Quand malgré tous ces traitements la patiente n’arrive pas à récupérer une densité correcte du vertex, on proposera une microgreffe de cheveux
, dans la mesure ou les cheveux de la zone donneuse, au dessus de la nuque, restent de bonne qualité avec une densité et un diamètre suffisant. Si chez l’homme, il est recommandé d’attendre 30 à 35 ans pour proposer une microgreffe de cheveux afin de connaître le profil évolutif du patient , chez la femme, la persistance de cheveux clairemenés sur le vertex sans alopécie permet de proposer cette intervention dès l’âge de la vingtaine pour éviter un retentissement psychologique très difficile à vivre pour une femme.

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